Je tenais à m’excuser déjà pour ces semaines de silence, mais croyez moi vous n’étiez pas loin dans mon esprit.
J’avais besoin de plonger dans mes tourments, les yeux grands ouverts et tirer les conséquences qui se devaient. C’est chose faite (enfin je crois), et je me sens plus apaiser, plus serein.
La vie fait que nous sommes loin les uns des autres et je regrette souvent de ne pouvoir vous voir, vous parler et partager des moments simples. Mais c’est ainsi, et c’est déjà beaucoup que le hasard est fait que nous nous rencontrions.
Je sais que les vacances approchent pour Arthur, quand est-il de toi mon cher David ??? Et comment vas-tu ???
J’attends de vous lire à mon tour et vous embrasse
Un café ce matin avant que tu ne partes en voyage, tu avais le visage beau et rayonnant content on le sentait de retourner la bas. J’aurais aimé t’embrasser, être capable de te dire des choses qui me sont toujours plus faciles d’écrire. Nous (j’ai) avons parlé de tout et de rien, de tous ces gens qui nous ressemblent si peu que nous lisons ou avons lu, fatigués parfois de ce manque de « vie » qu’ils dégagent ! J’aurais aimé partir avec toi, oublier le temps d’un voyage toutes ces choses qui me tracassent, me polluent, m’empêchent d’avancer. J’aurais aimé que tu sois mon guide, que nous découvrions des choses ensemble, nous forgions des souvenirs. J’aurais aimé … mais ma vie est ainsi faite, des j’aurais aimé, des j’aimerais, des si j’avais su etc.…
Bon voyage « mon » Arthur «, profite, prends en plein les yeux et la tête et fais nous de beaux billets. Reviens (moi) nous vite avec ou sans D’Artagnan mais surtout avec ce sourire enfantin qui t’allait si bien ce matin.
Demain je quitte enfin ma grotte pour un nouveau chez moi. Oh pas beaucoup plus grand, mais plus clair et dans lequel je me sentirais mieux, c’est évident.
Vous savez quoi ? J’ai un rêve : vous y accueillir tous les deux un jour, vous y préparer un bon dîner , boire une bonne bouteille et passer un moment avec vous, échanger, rire, pleurer, vivre quoi !! Je sais que c’est mission quasi impossible, mais j’ai envie d’y croire, me dire qu’un jour peut être…Nous nous retrouverons tous les 3 comme les mousquetaires, nous rassurer, nous apaiser, consolider ces liens qui me font chaud au cœur. Vous êtes de belles rencontres, quand les doutes m’envahissent sur l’utilité de mon blog et de tout ce virtuel, je pense à vous deux et tout s’apaise.
Alors je vais prendre une bonne bouteille de blanc d’alsace (vendanges tardives) que l’on m’a offert, la mettre au frais et ne plus y toucher, elle sera la , vous attendra.
J’espère que tu excuseras cette liberté que je vais prendre mais j’imaginais qu’Ana si elle le pouvait aurait pu t’écrire cela en réponse à ton Billet :
« Mon Papa,
Je sais bien que ces petites choses t’agacent et je crois qu’au fond c’est une façon pour moi de te monter que je suis la, que j’existe et qu’entre toi et Maman j’ai un peu de mal parfois à trouver ma place . Contrairement à ce que tu ecris , dans quelques mois rien ne sera fini, j’ai seulement décidée de me retrouver pour mieux te retrouver et te permettre aussi de vivre un peu pour toi . Nous avançons Papa doucement mais surement et nous construisons notre demain qui sera j’en suis sur aussi beau que nous l’espérons . Tu as toujours été la pour nous, Papa et maman à la fois et j’en suis consciente . Fais moi confiance et fais confiance à l’amour que je te porte , vis ce que tu as à vivre , sois heureux et je serais heureuse.
Encore une journée de soleil et de températures idylliques, j’aime Paris dans ces conditions. En temps normal, le soleil me donne une pêche incroyable, mais là malgré ce week-end familial et ce temps, je n’arrive pas à décoller, un peu comme un feu d’artifice qui foire par excès d’humidité.
J’ai pourtant repris mes médocs après plusieurs mois sans et j’espérais qu’ils m’aideraient à relativiser, à me calmer, à profiter : que nenni !! Je crois que tout ce qui me permettrait d’être un peu léger serait bon à prendre et ça m’inquiète un peu. J’ai des idées sombres et j’ai l’impression que ce tunnel n’en finit pas. Du coup comme souvent dans ces moments la, je déconne, je déraille et fais n’importe quoi. Je bois trop, je fume trop (et n’importe quoi), je m étourdis ou plus exactement m’abrutis l’esprit.
Je vous embrasse fort tous les deux , vous me manquez
Papa et toi êtes repartis hier rejoindre votre île, votre maison, vos habitudes. Je suis venu déjeuner rapidement avec vous et vous dire au revoir et en vous quittant j’ai réalisé combien je te délaisse depuis quelques mois. Moi qui ai toujours été si proche, si présent, je me suis fait absent malgré moi. C’est vrai que ton regard malade me pèse de plus en plus, que te voir vieillir ainsi est une vraie torture et que je me prépare à ce qui je sais sera un moment douloureux qui me hante depuis des années, ne plus t’avoir, te parler, devoir te dire Adieu. J’ai peur de cette échéance, elle me tétanise et bêtement plutôt que de profiter de toi, de ces ultimes moments, je fais tout le contraire. Je t’évite presque, je ne réponds pas à tes questions, soucieuse que tu es de savoir ce que va devenir ton petit dernier, celui que tu appelais « mon petit bâton de vieillesse ». Mes choix récents, même si tu les comprends, t’inquiètent, avec S. tu me savais aimé et en sécurité, je sais que tu sais que je ne vais pas très fort et j’aurais aimé t’éviter ces derniers tourments, te laisser partir en paix et sereine. Pardon !
Aujourd’hui tu fêtes tes 85 printemps et je pense à toi, à ta douceur, à ton parfum, à tout cet amour que tu nous as donné, à cette vie pas toujours drôle que tu as eue. Oui je pense à tous ces moments partagés, à ces veillées dont j’avais parlé sur mon blog, à ces larmes et prières qui nous unissaient. Je t’aime Maman si tu savais combien je t’aime , j’aimerais redevenir enfant et me blottir contre toi, me laisser bercer et consoler te dire comme le chantait F GALL :
Tous mes amis sont partis
Mon coeur a déménagé
Mes vacances c’est toujours Paris
Mes projets c’est continuer
Mes amours c’est inventer
Et le temps défile comme un train
Et moi je suis à la fenêtre
Je suis si peu habile que demain
Le bonheur passera peut-être
Sans que je sache le reconnaître
Mon coeur est confortable, bien au chaud
Et je laisse passer le vent
Mes envies s’éteignent, je leur tourne le dos
Et je m’endors doucement
Sans chaos ni sentiment
Si, maman, si
Si, maman, si
Maman, si tu voyais ma vie
Je pleure comme je ris
Si, maman, si
Mais mon avenir reste gris
Et mon coeur aussi
Joyeux anniversaire ma Maman, toi qui est née le même jour que ton Père, mon « Predi « , c’est à vous que je pense aujourd’hui , c’set à vous que je donne mon amour . Un jour nous nous retrouverons tous les 3 tout la haut et je crois bien que je serais heureux.
Bonjour David et quelle merveilleuse idée !! Si il y a bien deux personnes avec qui j’aurais pu espérer me lancer dans cette aventure c’est bien vous deux.
Merci pour ta lettre, je l’ai lue, relue et en allant chez le kiné je réfléchissais à tout cela.
David, ne laisse rien ni personne remettre en cause ton rôle de Papa. Papa tu l’as été (et très présent) et Papa tu resteras, toujours aimant et bienveillant. Par contre ce qui est évident c’est que nous nous devons aussi de penser à nous, aux années qui sont devant nous et à la meilleur façon de les vivre. Tu as beaucoup donné à tes enfants ces dernières années, omniprésent, papa et maman à la fois, tu as essayé de tout compenser, de leur rendre les choses plus légères, voir d’alléger une certaine culpabilité. Mais la soudainement tu es un peu fatigué, tu as aussi envie de penser un peu à toi et c’est normal même plutôt bon signe. Aucune culpabilité à avoir, ta fille ressent le besoin de s’éloigner ? De prendre du recul ? C’est dur, on prend cela en pleine tronche mais dis toi que c’est peut être une bonne chose et que c’est plutôt bon pour l’avenir. Sois et reste confiant, crois en toi et en ce que tu fais.
Pendant 16 ans j’ai mis une partie de ma vie entre parenthèses, je me suis interdit certaines choses. Avec deux enfants hyperactifs et tout ce que cela peut supposer de rendez vous psy, de convocations aux écoles, de crises à la maison, de gestes ou de paroles d’une violence qui ne peut que blesser un Papa et laisser des traces. Un enfant « abusé » que je n’ai pas su protéger et je m’en voudrais toujours de n’avoir pas vu, pas su empêcher qu’on le salisse. Tout comme toi, je n ai pas eu un Papa exemplaire ou très présent et je me devais d’être l’inverse de lui, d’être un papa parfait. Et c’est peut être la que se trouve la clef : La perfection n’existe pas, nous faisons tous des erreurs et nous ne sommes pas la pour compenser les « fautes » ou « absences « de nos pères. C’est ta vie David, tu es toi et tu es différent, tes doutes, tes interrogations en sont la preuve la plus flagrante.
trois hommes, trois histoires, trois personnages, ils s'écrivent se racontent, ils se répondent parfois et parfois certaines lettres restent muettes...